Conforter la névrose

Un article de Caverne des 1001 nuits.

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En effet, ''la personne abdiquant se crée sa propre névrose''. Cette dernière est constitué le plus souvent d'une dépersonnalisation qui a des côtés de la possession ; lorsque l'on a plus de « réalité personnelle », on vit dans une autre réalité, celle de la personne névrosée. La personne en mode économique est donc devenue une personne « abdiquant » donc ''possédée'' par la personne névrosée. Elle a les traits de la personne possédée : En effet, ''la personne abdiquant se crée sa propre névrose''. Cette dernière est constitué le plus souvent d'une dépersonnalisation qui a des côtés de la possession ; lorsque l'on a plus de « réalité personnelle », on vit dans une autre réalité, celle de la personne névrosée. La personne en mode économique est donc devenue une personne « abdiquant » donc ''possédée'' par la personne névrosée. Elle a les traits de la personne possédée :
--# elle la soutient de manière permanente, explicitement ou implicitement ;+* elle la soutient de manière permanente, explicitement ou implicitement ;
--# elle n'exprimera jamais son désaccord vis-à-vis de cette personne quelque soit les évidences de l'ineptie des relectures de la réalité par la personne névrosée, en particulier devant des témoins externes ;+* elle n'exprimera jamais son désaccord vis-à-vis de cette personne quelque soit les évidences de l'ineptie des relectures de la réalité par la personne névrosée, en particulier devant des témoins externes ;
--# elle encouragera les autres à faire les « mêmes choix », et à le faire « par amour » ou « par amitié » pour la personne qui « est comme ça » ;+* elle encouragera les autres à faire les « mêmes choix », et à le faire « par amour » ou « par amitié » pour la personne qui « est comme ça » ;
--# elle endossera probablement le sentiment de culpabilité que la personne névrosée devrait avoir si elle se rendait compte du mal qu'elle génère autour d'elle.+* elle endossera probablement le sentiment de culpabilité que la personne névrosée devrait avoir si elle se rendait compte du mal qu'elle génère autour d'elle.
Cette possession peut aller très loin si l'emprise de la personne névrosée est forte. Elle peut aller jusqu'au sentiment intérieur d'« annihilation » qu'expriment certaines personnes, et elle peut durer très longtemps après que la personne abdiquant a cessé de fréquenter la personne névrosée (ex-ami, ex-mari ou ex-femme, mère ou père par exemple). Il reste une « emprunte psychologique » forte qui fait la névrose de la personne ayant abdiqué. Cette possession peut aller très loin si l'emprise de la personne névrosée est forte. Elle peut aller jusqu'au sentiment intérieur d'« annihilation » qu'expriment certaines personnes, et elle peut durer très longtemps après que la personne abdiquant a cessé de fréquenter la personne névrosée (ex-ami, ex-mari ou ex-femme, mère ou père par exemple). Il reste une « emprunte psychologique » forte qui fait la névrose de la personne ayant abdiqué.

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Eléments pour la compréhension des névroses familiales

Cet article traite d'un comportement assez commun et pourtant très pervers des proches des névrosés : le soutien voire l'encouragement dans la névrose. Ce soutien, ce confort de la névrose est aussi bien un trait de la famille que des amis qui entourent le névrosé. Nous allons examiner, dans cet article, quelques conditions qui favorisent ce soutient à la névrose et qui le rendent néfaste pour la personne névrosée elle-même et pour son entourage.

Sommaire

Mécanisme général du refoulement

La névrose[1] est un mécanisme de dissociation de la psyché qui se manifeste, le plus souvent, par un être conscient en profonde opposition avec son être inconscient. La personnalité du sujet est donc, schématiquement, divisée en deux : le conscient se fait une image de lui-même qui est incomplète, et l'inconscient tient une partie refoulée de la psyché, une partie aux contenus souvent inacceptables pour le conscient pour diverses raisons (complexes négatifs envers des personnes affectivement liées, traumatismes, etc.).

De ce refoulement émanent des actions incontrôlées, incontrôlables, non voulues, inadaptées, disproportionnées, que le patient ne peut réellement assumer à l'aide de sa partie consciente. Afin de limiter l'impact négatif de ces actes sur sa stabilité mentale (notamment de ne pas réaliser qu'il ne contrôle pas tous ses actes), le patient se place automatiquement dans une mécanique de refoulement de l'action qui est le fruit visible et souvent incontestable de sa névrose, et donc de l'inadéquation entre ses paroles et ses actes, entre sa vision de lui-même et la vision qu'il donne à ses proches.

Le refoulement peut prendre plusieurs formes. Une forme commune de ce refoulement passe par la réappropriation intellectuelle a posteriori de l'action en déformant la réalité qui a donné lieu à cette action incontrôlée. Le but, pour le patient, est de justifier cette action intellectuellement afin de la placer dans le référentiel conscient et, donc, de pouvoir l'assumer. Ne pouvant l'assumer pour ce qu'elle est vraiment, la mécanique du refoulement passe par cette réécriture de la réalité passée en « oubliant » des parties de cette même réalité passée.

Dès lors, l'action non voulue, débarrassée de son contenu pathogène pour la psyché consciente, peut être mise en cohérence avec la psyché consciente du patient. Ce dernier a vu les choses « autrement », c'est son entourage qui se trompe. Cette action a été mal interprétée par les proches. L'action véritable a, elle, sombré dans l'inconscient, elle a été refoulée.

De cette dissociation des images conscientes et inconscientes résulte souvent une énergie négative à « écouler » chez le patient, énergie qui, la plupart du temps, se transforme en une agressivité extérieure explicite visant à faire adhérer les proches à cette nouvelle lecture de ce qui vient de se passer. Une fois la nouvelle réalité imposée, le « sujet » devient « clos », il devient un non lieu de discussion pour le patient.

Nous allons étudier quelques cas de réactions des proches dans ce genre de situation.

La réaction « économique »

Nous nommerons le premier type de réaction des proches la réaction « économique », en ce sens qu'elle a pour but initial de minimiser l'énergie dépensée par la personne qui est soumise à cette agressivité de la relecture névrotique de la réalité. Il s'agit d'un mode de protection du proche qui, le plus souvent, est impliqué par le caractère récurrent et implacable de ces relectures de la réalité.

Le proche a, en quelque sorte, abdiqué sa volonté de « dire la réalité », et donc d'entrer en conflit avec la personne névrosée. Il évite ainsi la confrontation de la réalité telle qu'il l'a vécue, avec la réalité telle que le névrosé l'a réécrite a posteriori.

Ce type de comportement n'est pourtant pas sain dans la mesure où, si le comportement économique semble être une bonne solution à court terme, il ne l'est certainement pas à moyen et long terme, en raison de ses corollaires cachés. En un sens, le proche adoptant un comportement « économique » face à la personne névrosée fait, consciemment ou inconsciemment, un choix à court terme, dont les conséquences sont souvent mal mesurées - car elles aussi peuvent devenir inconscientes.

Deux conséquences immédiates de ce genre de comportement peuvent être mise en exergue :

  • la personne intériorise « sa » vision de la réalité et accepte que la seule vision de la réalité parlée soit l'apanage de la personne névrosée ; elle fait alors le choix de vivre « dans le monde de la personne névrosée » ;
  • l'abdication est ressentie par la personne névrosée comme une absence de personnalité de la personne en face d'elle ; un mépris structurel se crée accompagné le plus souvent d'une augmentation de l'agressivité chez la personne névrosée à l'égard de la personne abdiquant, mépris et agressivité dus au sentiment de la personne névrosée de n'avoir « personne à qui parler ».

La première conséquence immédiate est très dangereuse pour la personne fonctionnant en mode économique, car on ne peut vivre longtemps dans le monde de la névrose de l'autre sans affecter, au bout d'un temps, le réglage de sa propre perception de la réalité. Ainsi, la personne fonctionnant en mode économique « prend » une partie de la névrose de la personne névrosée. Dans cette « prise », on constatera que la réalité, pourtant extrêmement instable, reconstruite par la personne névrosée, devient, peu à peu, l'unique référentiel de la personne fonctionnant en mode économique. C'est l'effet pervers de la vision à court terme qui vise à éviter le conflit « à tous prix ».

Cette conséquence est compréhensible, car l'acte de ne pas s'opposer à la névrose est un acte d'adhésion, en tous cas dans la vue du névrosé. Ce dernier n'hésitera pas à demander des actions particulières à la personne en mode économique pour lui prouver que sa réalité est bien la bonne.

Certaines personnes en mode économique parviennent à garder leur sens de la réalité, mais elles nécessitent alors de longues plages hors du contact de névrosé (fréquents voyages d'affaires, par exemple).

La deuxième conséquence de ce type de comportements est que l'image de la personne en mode économique se dégrade dans l'esprit du névrosé qui, bien qu'ayant « toujours raison », se sent de plus en plus seul, sans parvenir à comprendre pourquoi. Ce dernier a donc une tendance naturelle à agresser plus que de raison pour obtenir l'attention de la personne en mode économique. Devant une non réponse, l'agressivité peut se transformer avec le temps en un mépris structurel de l'autre et une volonté récurrente de le rabaisser.

La personne en mode économique doit donc avoir une nature d'une robustesse psychologique exceptionnelle car c'est sur le moyen voire le long terme que la dégradation psychologique de cette personne se montre, le plus souvent. Le double fait de se voir rabaissé continuellement dans le regard de l'autre, et de ne pas vivre dans la réalité que l'on ressent et voit, cause le plus souvent chez les personnes en mode économique l'un des deux comportements polarisés suivants :

  • une baisse continuelle de l'estime de soi avec une dépression chronique (souvent soutenue par diverses drogues à commencer par l'alcool) ;
  • le développement d'une haine pour la personne névrosée, pour son agressivité et pour le fait de ne pas laisser de solution viable à celui qui pense avoir fait beaucoup d'efforts pour « supporter » les caprices de la personne névrosée.

Névrose et personnalité, une dangereuse confusion

Nous entrons là dans la problématique de la perception de la névrose par les personnes extérieures. Derrière cette abdication de la personne en mode « économique » se cache une mauvaise appréciation du type de problème de relation avec la personne névrosée.

Car, il ne s'agit pas d'accepter ces relectures continuelles de la réalité en raison du « caractère » de la personne, mais de les refuser pour le bien - futur souvent - de sa santé mentale. En effet, la réalité dans les yeux du névrosé est souvent la bonne, mais elle devient irréelle dès lors que les faits et les actions peuvent toucher de près ou de loin à la raison de la névrose. Le névrosé, inconsciemment, évite les sujets connexes à sa névrose, souvent par de grandes phrases vides. Il tente inconsciemment de maintenir cet « équilibre » (qui est en fait un déséquilibre au sens strict) névrotique entre vision consciente et refoulement. Cet équilibre étant des plus instables, sa sauvegarde ne permet pas d'aborder certains sujets, trop dangereux pour l'équilibre mental du sujet.

Ainsi, le névrosé est souvent vu comme « possédé », « habité » par quelque chose qui n'est pas vraiment lui, dès que certains sujets sont abordés ou, justement, ne le sont pas. On note dans ces cas la disproportion de la réaction névrotique par rapport à la réalité de la situation.

L'erreur fondamentale de la personne en mode « économique » est de croire que son positionnement est viable. Car la « réalité » reconstruite par le névrosé est une réalité qui n'a pas de cohérence et qui s'adapte aux impulsions réprimées de l'inconscient. Ainsi, cette distorsion de la réalité n'est pas constante, mais elle évolue, parfois très vite, chez le névrosé. C'est pourquoi toute personne en contact avec des névrosés est souvent incapable de prévoir ce que la personne pensera dans une situation limite touchant de près ou de loin aux sujets « à éviter ». Car, selon les cas, la réalité pourra être ou non déformée.

Le positionnement de la personne en mode économique n'est donc pas viable car il ne s'agit pas, face à la personne névrosée, de « changer » de réalité, ou de « voir les choses autrement », mais de ne jamais les voir de la même façon. Dans cette réécriture constante de la réalité, la personne en contact avec la personne névrosée réalise à un moment qu'elle ne peut pas anticiper la réalité de l'autre. Elle ne peut donc plus posséder une réalité à elle-même, si elle veut éviter le conflit. Elle devient donc esclave de la réalité de l'autre, et donc psychologiquement marquée.

L'erreur initiale peut apparaître comme une erreur de diagnostic, la névrose apparaissant souvent comme des traits de personnalité dans le langage du névrosé : « je suis comme ça, je ne vais pas changer maintenant ». La personne côtoyant la personne névrosée se croit souvent face à une personnalité « un peu spéciale », « exigeante », « intolérante », etc.[2].

Conséquences à moyen et long terme de l'abdication

Bien entendu, abdiquer sa propre réalité - souvent au nom de l'« amour » qui a toujours bon dos - n'est pas sans conséquences sur le futur. L'erreur de diagnostic initial se révèle avec le temps une immense erreur psychologique allant jusqu'à mettre en péril la psyché même de la personne fréquentant la personne névrosée.

En effet, la personne abdiquant se crée sa propre névrose. Cette dernière est constitué le plus souvent d'une dépersonnalisation qui a des côtés de la possession ; lorsque l'on a plus de « réalité personnelle », on vit dans une autre réalité, celle de la personne névrosée. La personne en mode économique est donc devenue une personne « abdiquant » donc possédée par la personne névrosée. Elle a les traits de la personne possédée :

  • elle la soutient de manière permanente, explicitement ou implicitement ;
  • elle n'exprimera jamais son désaccord vis-à-vis de cette personne quelque soit les évidences de l'ineptie des relectures de la réalité par la personne névrosée, en particulier devant des témoins externes ;
  • elle encouragera les autres à faire les « mêmes choix », et à le faire « par amour » ou « par amitié » pour la personne qui « est comme ça » ;
  • elle endossera probablement le sentiment de culpabilité que la personne névrosée devrait avoir si elle se rendait compte du mal qu'elle génère autour d'elle.

Cette possession peut aller très loin si l'emprise de la personne névrosée est forte. Elle peut aller jusqu'au sentiment intérieur d'« annihilation » qu'expriment certaines personnes, et elle peut durer très longtemps après que la personne abdiquant a cessé de fréquenter la personne névrosée (ex-ami, ex-mari ou ex-femme, mère ou père par exemple). Il reste une « emprunte psychologique » forte qui fait la névrose de la personne ayant abdiqué.

Derrière l'abdication se cachent des conséquences plus indirectes, comme la rupture avec certains membres de la famille. La personne névrosée, confortée par des proches, connaît, le plus souvent, une aggravation de sa névrose, et donc une augmentation de la fréquence et ou de la gravité des agressions extérieures. Les proches étant soumis au même régime que la personne abdiquant sont sommés par la personne ayant abdiqué de faire de même, pour « protéger » la personne névrosée, souvent vue comme « fragile » alors qu'elle est souvent « destructrice ».

Certains le font et créent alors leur propre névrose[3] et d'autres rompent. Derrière cette rupture, les névrosés voient souvent un « abandon affectif », un mépris affiché « après ce que nous avons fait pour lui/elle », une ingratitude. Baignés dans leur névrose, le fuyant est devenu, pour les névrosés, le névrosé. Cette mécanique est appelée projection, on projette sur les autres ce que l'on est mais que l'on ne veut pas ou ne peut pas voir en nous-mêmes.

On explique par là un certain nombre de névroses familiales, transmises de génération en génération.

La voie du conflit

L'autre réaction face à une névrose importante est la voie de la fermeté dans l'affirmation de sa propre réalité face à celle, toujours fluctuante, du névrosé. Cette voie engendre la plupart du temps une situation conflictuelle chronique.

Dès lors, la situation est beaucoup plus simple et dépend presque exclusivement de la personne névrosée. Sous le coup du conflit sortent des comparaisons de la réalité. Il faut donc trancher qui a perçu la « bonne » réalité ou sur quelle réalité il est possible de se mettre d'accord. Se pose naturellement la question que la personne névrosée ait un « problème ».

Si la personne névrosée arrive à constater qu'elle a un problème - et cela arrive souvent, pourvu que l'on tente de ne pas rendre cette situation trop conflictuelle en évitant notamment le sous-entendu de la suspicion de « folie » - il faut alors qu'elle entame une thérapie. Dans le cas où il est impossible de faire constater le problème à la personne névrosée (comme dans des cas de psychose), un choix personnel est à faire, en sachant quels dangers psychologiques majeurs sont présents sur la voie de l'abdication. Il est alors urgent de consulter.

La névrose familiale

Selon Jung, la plupart des personnes sont affectivement pilotées dans l'amour ou dans l'amitié par leur animus ou leur anima qui est inconscient[4].

Très schématiquement, l'animus est l'image de l'homme parfait dans l'inconscient féminin et l'anima est l'image de la femme parfaite dans l'inconscient masculin. Cet archétype se forme au moyen de composantes positives et de composantes négatives. Par exemple, pour l'anima, l'homme va définir la femme parfaite selon lui au vu de caractéristiques qu'elle a et d'autres qu'elle n'a pas (toutes ces caractéristiques n'étant pas conscientes et l'archétype contenant aussi beaucoup de « modèles » de comportements face à divers stimuli).

La construction de l'animus et de l'anima se fonde généralement sur des personnes du sexe opposé qui ont compté durant notre enfance (parents, grands-parents, amis, oncles et tantes, maîtres et maîtresses, etc.). Jung indique que l'on est attiré par défaut par des personnes ayant les caractéristiques de notre animus ou anima.

Dans cette optique, la plupart des personnes ayant été exposées à des névroses d'adultes auxquels ils étaient affectivement liés durant leur enfance seront attirés par des personnes ayant plus ou moins les mêmes caractéristiques névrotiques à l'âge adulte. Ayant pour la plupart développé, dans leur enfance, cette « névrose de contact », ils seront attirés et compatibles avec les personnes névrosées qui ressemblent à leur « normalité ».

En effet, durant l'enfance, la personne névrosée affectivement liée est considérée comme « normale » par son entourage. C'est le monde autour qui est anormal mais non la personne névrosée (en raison souvent de personnes qui ont abdiqué à divers degrés autour de la personne névrosée). L'enfant se construit donc dans le référentiel de la névrose des personnes qui lui sont affectivement liées. Si un des parents, par exemple, a abdiqué sous la pression de la névrose de l'autre, l'enfant est soumis à une double référence névrotique qui va faire de lui un enfant névrosé et très probablement un adulte névrosé[5].

Dès que, dans sa vie d'adulte, le monde lui renverra suffisamment de signaux pour qu'il commence à se demander si un problème vient de lui, l'enfant devenu adulte devra entamer une thérapie pour passer au stade de sa vie où il devient responsable de lui-même, de ses actes et il n'est plus piloté par son passé.

Ces névroses familiales peuvent être arrêtées si l'un des membres de la famille décide de se soigner. Ce membre est souvent exclu par la famille au prétexte qu'il veut rouvrir inutilement un passé douloureux, quand il ne s'exclut pas lui-même du cercle familial en raison des « compromis » inacceptables qu'on lui demande, et qui sont souvent des demandes explicites d'abdication, donc d'asservissement à la névrose de la personne névrosée et à son agressivité. Ce combat familial est souvent couvert par les mots inadaptés d'« émancipation », « adolescence », « trahison », « âge adulte », « raisonnable », etc.

Conclusion

Abdiquer devant une névrose la favorise, la renforce et, dans un contexte familial, a de très fortes chances de favoriser la transmission de la névrose (ou d'un de ses dérivés) sur les générations suivantes.

Refuser la névrose des autres, quels qu'ils soient et à commencer par soi-même, est un acte de liberté, qui commence par l'analyse de soi. Cette voie est souvent vue comme un acte antisocial, antifamilial, égoïste ou ingrat, car en libérant l'individu, les mensonges familiaux, les abdications et les compromis inacceptables éclatent au grand jour.

Le chemin de la santé psychologique est pour cette raison très difficile, car il se fait souvent contre la famille et la société.

Ce discours n'est pas assez médiatisé, car la société s'appuie sur la famille, ce qui est normal la plupart du temps. Mais, ne pouvant pas donner de représentation unifiée de la famille, l'exposé d'une libération psychologique individuelle qui passerait pas des obstacles familiaux (et par une potentielle rupture avec la famille) est resté tabou.

Il reste un discours anti-psychanalyse assez primaire présent dans certains pays, dont la France. Le psychanalyste pourrait, dans ce genre de situation, s'interroger sur la vie personnelle des gens qui décrient aussi vertement la psychanalyse depuis ses origines. Car, dans les contextes où s'attaquer à la résolution de la névrose est vu comme une attaque contre les « traits de la personnalité », il n'est pas étonnant que ceux qui confondent personnalité et névrose usent si souvent du registre agressif.

Notes

  1. Nous encourageons vivement le lecteur à lire les écrits de Freud sur la névrose.
  2. Notons que ce comportement de laisser-aller, d'abdication est néfaste pour la personne qui abdique même si (et surtout si) il résulte d'une phase conflictuelle aiguë localisée dans le passé de la relation.
  3. On pourrait parler de « névrose de contact ».
  4. Cf. les travaux de C.-G. Jung.
  5. On constate souvent que les névroses sont aussi présentes chez les grands-parents.