Aphorismes II
Un article de Caverne des 1001 nuits.
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La foi (hors contexte religieux) est la structure fondatrice de notre vie.
La technologie facilite le nivellement par le bas.
Qu’importe savoir ce que pense son voisin, surtout si ce dernier habite à des milliers de kilomètres de soi. Statistiquement, sa pensée est inutile.
Rien n’est plus suspect que la normalité ou l’acharnement qu’on certaines personnes à respecter des dogmes établis.
L’invention de mots en poésie se heurte souvent à un problème profond. En inventant des mots, le poète souhaite étendre le langage. Son but peut être alors de décrire l’indescriptible avec de nouveaux mots, exercice risqué car souvent menacé d’inintelligibilité. Si ces nouveaux mots se bornent à remplacer des mots ou expressions existants, leur usage se rapproche de l’exercice de style ou de l’exotisme.
Rien n’est plus décevant d’inventer des choses qui existent déjà.
Tout acte de réflexion est révolutionnaire.
La création est un acte stabilisateur. Néanmoins, si la fréquence de cet acte est grande, le rite peut rapidement se transformer en routine au risque de démultiplication inutile de l’oeuvre. D’autre part, si la création est une activité unique, le créateur risque de s’aliéner à ses propres conceptions et, à terme, de se stériliser.
La création venant de l’expérience, on ne peut pas créer éternellement.
On peut tout sacraliser.
O enfants ! Surveillez vos échelles de valeurs !
Peu d’auteurs ont envisagé l’homme en tant qu’animal, c’est-à-dire se sont placés en dehors de l’humanité. Les rares à avoir tenté cet exercice en sont revenus meurtris à jamais.
Louer la globalité est une absurdité. Car entrevoir ne serait-ce qu’une partie de cette globalité est une des plus néfastes expériences de la vie.
La religion loue la globalité tout en la laissant inaccessible.
La globalité est l’unique vérité.
Entre la globalité et les phénomènes perceptibles, une infinité de plans nous sont inaccessibles.
Il est prétentieux de ne voir qu’une étape entre la globalité et les phénomènes perceptibles. C’est vouloir se placer juste avant l’infini.
A trop se dire, on en oublie de créer.
Le Black Metal est le premier courant musical ayant une culture classique Metal.
Si un peintre nous montre les toiles de sa période X, ne nous montre-t-il pas toujours les brouillons d’une seule et même oeuvre ?
Quelle est la véritable limite entre variation et répétition ?
Le danger de l’adoration réside dans la tentation du mimétisme.
Il n’y a pas de problèmes techniques ; il n’y a que des problèmes humains.
Les relations de domination et d’admiration tissent entre les humains une toile dont la résistance est colossale et ne cesse que via la disparition des acteurs.
En métaphysique, le problème des plans est celui de la classification : comment dire que X appartient à Y et non à Z ? Comment s’assurer de l’appartenance lorsque l’on considère le labyrinthe des avatars linguistiques ?
Il est confortable de s’emporter et de réfuter en bloc.
L’interrogation métaphysique est une malédiction : comme une maladie chronique, le flux précède le reflux en apportant à chaque vague son lot de réponses et son lot de désolation. Les réponses encouragent tandis que la désolation ravine un peu plus l’esprit du penseur. Il n’est pas souhaitable d’être affecté de cette maladie chronique.
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