Le vieil aveugle, par Ibrahims Kone
Un article de Caverne des 1001 nuits.
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Version du 27 juillet 2007 à 20:05
- Un vieil aveugle, assis dans la lumière de son souvenir obscur médite ;
- Depuis combien de temps est-il venu dans cette vie maudite ?
- Les pleurs, les cris, les lamentations, autant de douleurs qui rappellent son enfance.
- Sa plus grande joie était celle où maman en mourant, lui témoigna sa confiance ;
- Son père tout aussi aveugle, de dépit s’était confié au bras de la douce mort.
- Celle-ci, mère universelle, lui donna asile en une demeure où il n’y a aucun tort.
- Un soupire monte de ses entrailles lui arrachant une affreuse grimace ;
- Il venait d’évoquer la seule chose qui pour lui était plus consolation que menace.
- La mort, le sort de tout ce qui vit, le tort de tout ce qui meurt.
- Quand viendra–t-elle assouvir sa soif dans la source de sa vie ?
- Ce jour sera de mémoire d’aveugle celui ou il connaîtra le bonheur ;
- Le bonheur a-t-il dit ? certes non ! c’est d’oubli dont il a envie.
- Les rides que le temps et la douleur lui avaient laissées,
- Servaient de tranchés pour les poux tombant de sa chevelure délaissée
- Regardant dans le vide, il appelle son vieux chien qui se met à courir.
- « Viens Fidèle » dit-il « rentrons à la maison il est temps de mourir »
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