Histoire XVIII
Un article de Caverne des 1001 nuits.
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Version du 29 juillet 2007 à 17:05
Des serpents rodaient autour de lui. Pris au piège, c'était ce qu'il fallait dire. Il pensait à sa vie. Ce qu'il avait fait. Ce qu'il avait vu et appris. Les moments où il avait ressassé les mêmes idioties en circuit fermé. Fermé. Mais il avait l'impression de s'en être rendu compte. Lui au moins. La mort le regardait avec l'œil avide de l'affaire qui tourne. Des images lui revenaient. Sans logique.
Des dents le mordirent. Il ne se débattit pas. Il apprécia la douleur comme on aime percevoir le froid qui réveille. L'impression que tout avait déjà été dit. Qu'il avait tout vécu. Qu'à force de se lamenter, il allait retourner au néant, à l'archéologie des décombres de la mort. On avait vu mort plus malvenue.
Il sentait le poison monter en brûlant le long de ses jambes au rythme de ses battements de cœur. Plus d'espoir. Il avait depuis longtemps perdu ce qu'il avait aimé. Ce piège était une aubaine. Il n'aurait pas pu s'y résoudre seul. Quelle chance que quelqu'un d'assez courageux pour vouloir le détruire se soit attelé à la tâche.
Il eut une dernière pensée pour les détails. Allait-il se réveiller ailleurs ? Quelle drôle d'idée.
Avant le grand saut, il eut peur. Peur à vous crever le cœur. Puis, pensant que plus rien ne le retenait sur la terre de ses aïeuls, il tomba brusquement dans la poussière où un serpent lui ouvrit brusquement la joue de deux petits trous réguliers. C'était la fin des mots, des adjectifs. La brume emplissait déjà ses yeux tournés vers la contemplation de l'abîme.
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