Rancune et perfection

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Ainsi, nombreuses sont les personnes rancunières à être névrosées et closes, et nombreuses sont celles qui devraient chercher les racines de cette rancune injustifiée lors d’un travail analytique. Ainsi, nombreuses sont les personnes rancunières à être névrosées et closes, et nombreuses sont celles qui devraient chercher les racines de cette rancune injustifiée lors d’un travail analytique.
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 +[[Catégorie:Psychologie]]
 +[[Catégorie:Psychanalyse]]
 +[[Catégorie:Déconstruction]]

Version du 22 juillet 2007 à 17:48

Les personnes qui fonctionnent dans un mode rancunier sont la plupart du temps persuadées d’être parfaites. Bien entendu, ces personnes ne sont pas plus parfaites que les autres, mais elles ont une tendance à la projection, tendance légitimée par leur mode de fonctionnement interne, basé sur la rancune.

La rancune chez soi et chez l’autre

En effet, on ne peut imaginer chez l’autre que ce que l’on est soi-même. Une personne rancunière verra donc la rancune chez tous les autres, parfois même en ne la reconnaissant pas chez elle-même. La rancune étant impossibilité de pardon à l’autre, la personne rancunière imagine « naturel » que les autres soient incapables de lui pardonner à elle-même, ce qui peut être vrai comme faux - car c’est la plupart du temps faux.

Or, étant donné que la personne rancunière reproche ad vitam æternam une ou plusieurs choses « impardonnables » à une autre personne, elle ne peut accepter qu’une faute lui soit reprochée par une autre personne, car cette acceptation engendrerait une rancune à laquelle il lui faudrait faire face et qui serait « éternelle » elle-aussi.

La rancune : une asymétrie

Pour la personne rancunière, le poids de la culpabilité est forcément un poids qui se porte « pour toujours », étant donné que c’est ce mode de fonctionnement que cette personne impose au reste du monde. Comme la personne rancunière est incapable de supporter ce poids d’une erreur « irrécupérable » en provenance des autres (parce qu’il est objectivement insupportable et parce que l’on ne peut payer éternellement ses fautes), elle doit se construire une illusion de perfection, une armure, afin de faire face au monde et de se considérer comme « non soumise » à la loi de la rancune qu’elle prodigue.

N’étant pas exempte de reproches légitimes, la personne rancunière va donc refouler :

  • ses propres actes,
  • ce que les autres pensent de ses actes,
  • et bien sûr les reproches des autres, s’il en est.

Ce refoulement rend illégitimes les griefs des autres, réduit le risque d’exposition aux reproches et légitime l’illusion de perfection de la personne rancunière. Cette dernière se place donc dans une situation asymétrique, usant de la rancune envers les autres et refusant les reproches lui étant adressés comme non valides, absurdes, fous, etc.

Conséquences de la rancune

Pour la personne rancunière, la rancune est une malédiction dans la mesure où elle implique le refoulement, le légitime et légitime une fermeture asymétrique au monde avec une oblitération de la conscience de ses propres actes et de leurs conséquences.

Ainsi, nombreuses sont les personnes rancunières à être névrosées et closes, et nombreuses sont celles qui devraient chercher les racines de cette rancune injustifiée lors d’un travail analytique.