Fondation ou l'apologie du système totalitaire
Un article de Caverne des 1001 nuits.
Nous allons, dans cet article, égratigner le mythe de Fondation, cette suite de romans d'Isaac Asimov en montrant comment Asimov recycle les théories totalitaires d'Alice Bailey, grande prêtresse théoricienne du New Age.
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Petit condensé de la première triologie
Nous parlerons ici surtout de la première trilogie du cycle Fondation, soit Fondation, Fondation et Empire et Seconde Fondation, les autres livres du cycle étant plus pauvres en sens quoique recyclant aussi des concepts New Age (comme le «je/nous/Gaïa»).
Hari Seldon, psycho-historien, prévoit, grâce à ses calculs statistiques sur l'évolution de l'humanité, l'effondrement du premier Empire Galactique dans lequel il vit. Il prévoit de plus une période de chaos qui doit suivre cet effondrement, période pendant laquelle le savoir relatif à la maîtrise de l'énergie atomique (garante des voyages interstellaires) sera perdue par la plupart des systèmes solaires du premier empire. La Fondation est créée afin de récapituler toutes les connaissances scientifiques dont la maîtrise de l'atome, et de réduire la période de chaos consécutive à la chute inévitable du premier empire.
Au moyen d'une première fondation en charge de l'autorité scientifique et politique, et d'une seconde fondation secrète constituée de psychologues, véritables «policiers» aux pouvoirs psychiques, capables de «supprimer» toute menace en provenance d'un individu mutant (comme le Mulet), le projet des deux fondations vise en bréalité à mettre en place et à gouverner le deuxième Empire Galactique.
Il est à noter que Seldon ne peut prédire que les mouvements des masses étant donné son approche par les mathématiques statistiques (approche probabiliste). Il conclut à la nécessité d'une caste de gens de l'ombre, dont personne ne connaît l'existence, les psychologues de la Seconde Fondation, dont le rôle est de neutraliser tout individu qui empêcherait le bon déroulement statistique des calculs de Seldon.
Hari Seldon et Alice Bailey
Le fait que le point de vue du narrateur se trouve dans le camp des «fondations» et montre d'une façon positive ce scénario est, dans l'esprit, très New Age, et très conforme à la vision d'Alice Bailey sur les hommes et leurs évolutions «nécessaires». Ainsi, le fait que le Mulet fasse les frais de cette «police psychique» est présenté comme un mal nécessaire, et donc comme un bien pour le «progrès» de l'humanité, progrès qui doit être, bien entendu en conformité avec les prédictions du grand gourou Seldon.
Nous ferons le parallèle entre Hari Seldon et Alice Bailey dans la mesure où le premier, dans le cycle de Fondation, et la seconde, dans le panthéon New Age, sont tous deux dépositaires d'un savoir incontestable, Seldon l'ayant acquis par les calculs mathématiques et Bailey l'ayant acquis par «channeling» avec un grand maître tibétain.
De plus, pour tous les deux, ce savoir est composé d'une partie exotérique et d'une partie ésotérique. Seldon matérialise l'exotérisme de son savoir par la première fondation, nommée la Fondation, et cache son entité coercitive dans la Seconde Fondation dont l'existence est, pour la plupart, inconnue. Bailey écrit des livres dans lesquels elle indique le destin du monde, livres dont la lecture est réservée à une élite qui a pour but de faire accomplir au reste du monde les plans dits «spirituels» du grand maître tibétain.
Le fait que Seldon envisage tout d'abord de réduire la période de chaos entre les deux empires, et ait, de plus, prévu une Seconde Fondation afin de garantir que le futur se passe comme il l'avait prévu, montre que la psycho-histoire n'est qu'un prétexte. Seldon est un manipulateur qui souhaite imposer durablement à l'histoire du monde le cours qu'il a choisi. En suit la rhétorique du progrès et du bien pour l'humanité qui va jusqu'à la neutralisation du Mulet afin que le plan de Seldon se déroule comme tel. Nous sommes dans une vision purement intellectuelle et cynique du monde.
Bailey, nous y reviendrons, bâtit comme Hari Seldon, un plan pour l'humanité, avec le même discours manipulateur et les mêmes axiomes New Age tout à fait contestables sur lesquels nous allons revenir.
Seldon et Bailey ne sont pas des prophètes
Il est nécessaire de noter la différence formelle entre Seldon, Bailey et un prophète, au sens monothéiste du terme. En effet, Seldon et Bailey, chacun avec leurs moyens, définissent un futur unique pour le monde, futur qu'ils présentent comme un «progrès» et dont ils s'assurent a priori, par le truchement d'autorités coercitives (la Seconde Fondation pour Seldon, la Lucis Trust pour Bailey), l'application. Les deux sont donc juge et partis, ayant à la fois une vision du futur et mettant en place dans le présent un système de coercition menant à ce futur bien particulier.
Ils ne sont donc pas dans le cadre de la prophétie, car le prophète annonce mais ne construit pas lui-même des autorités coercitives pour garantir que ce qu'il annonce se passera bien comme il l'a annoncé. Il laisse à Dieu ce privilège.
De plus Seldon et Bailey usent d'une instrumentalisation de la religion exotérique avec les scientifiques prêtres pour Seldon et les prières New Age (Grande Invocation) dans un cadre de respect ultime de la nature pour Bailey. Dans les deux cas, les gens sont instrumentalisés par des puissances restant dans les ténèbres, donc par des puissances ésotériques, les gardiennes du temple et du «devenir de l'homme».
Le prophète dans le monothéisme adresse le message de Dieu aux hommes mais ne construit pas une relation d'autorité par rapport à ses propres désirs d'évolution de l'humanité. La différence fondamentale est que pour un prophète monothéiste, chaque homme peut aller vers Dieu en suivant sa propre route, et cela à n'importe quelle époque.
Il y a donc, dans le monde monothéiste, quelques idées forces qui sont contestées par la doctrine New Age : -- Dieu est responsable du destin de l'humanité, alors que dans le New Age, des hommes sont responsables du destin d'autres hommes à qui l'on ne demande, évidemment, rien ; -- il n'y a pas, dans le monothéisme, de «progrès collectif» dans le sens où les hommes deviendraient de plus belles machines (à la suite d'une évolution maîtrisée par d'autres hommes), l'homme est créé par Dieu comme complet et tous les hommes sont égaux devant Dieu, ce qui est nié par le New Age qui établit une «hiérarchie» entre les hommes.
L'artillerie lourde du New Age
Ainsi, dans la trilogie, on retrouve en filigrane tous les grands principes du New Age : -- l'humanité est en devenir et ce devenir est "progrès" ; -- certains hommes sont en charge de ce devenir, il peuvent prévoir l'avenir (par channeling notamment ou par «la science»), ainsi il est licite que le monde suive leurs prédictions pour le «bien» et le «progrès de l'humanité» ; -- il est licite que ceux qui contrôlent l'humanité restent «cachés» et que ceux qui sont gouvernés ne soient pas consultés, car ces derniers ne pourraient pas comprendre les grands desseins de l'évolution «nécessaire» du monde ; -- il est préférable que l'humanité contrôlée de manière ésotérique vive dans le cadre d'une religion exotérique manipulatrice, poursuivant de manière cachée d'autres buts que ceux qui sont expliqués à la plèbe ; -- si l'histoire du monde est en désaccord avec les prédictions des «hiérarchies supérieures», cela ne veut pas dire que les hommes qui ont prédit se trompaient, cela signifie qu'il y a des éléments perturbateurs qu'il faut «neutraliser» pour suivre à nouveau le cours des prédictions ; -- certains hommes aux pouvoir psychiques ont un droit légitime à gouverner, à prédire ou à encadrer ceux qui n'ont pas de pouvoirs psychiques ; -- le savoir est pouvoir et le fait de présenter le savoir scientifique comme un endoctrinement de type religieux est licite pour exercer ce pouvoir et diriger les masses ; -- il est licite de vénérer les gens qui maîtrisent le «grand plan» pour l'évolution de l'humanité et de ne pas avoir connaissance de leurs méthodes coercitives.
Tous ces principes, notons-le, sont intrinsèquement totalitaires et on les retrouve dans l'œuvre d'Asimov ainsi que dans celle de Bailey, les deux œuvres présentant le tout sous une forme «positive» et «nécessaire».
On notera le point de vue typiquement gnostique de ces deux œuvres dans la mesure où la représentation du monde sous-entend que les gens sont essentiellement divisés en trois catégories : -- ceux qui ont la connaissance ésotérique, et qui par conséquent font partie de la caste supérieure du fait de posséder ce savoir (ils sont positionnés au sein d'une «hiérarchie») ; -- ceux qui n'ont pas cette connaissance ésotérique et qui sont manipulés en plus de n'être jamais consultés sur leur sort ; -- les «ennemis» de la doctrine qui doivent être neutralisés car leur présence met en danger l'exécution du «grand plan».
La vision de «la religion» est d'un incroyable cynisme : cette dernière est dans le monde New Age ou le monde de Fondation limitée à une tradition exotérique, à consonance scientifique et matérialiste, uniquement manipulatrice (et donc fondamentalement anti-spirituelle). On pourra s'interroger avec une certain ironie sur le rôle paniquant et aliénant du «trou dans la couche d'ozone» d'il y a quelques années et sur le récent «réchauffement climatique», nouvelle inquiétude mondiale trouvant une place ad hoc dans une politique globale de manipulation scientiste des consciences.
L'homme, dans le modèle Fondation et dans le modèle New Age, devient lui-même sont propre démiurge en charge de son évolution en tant qu'«espèce». Le Dieu monothéiste a disparu, laissant la place à la légitimation d'un esclavage totalitaire de l'homme par l'homme contrôlé par un establishment ésotérique et dans une représentation ésotérique du monde[1].
Notons que le nazisme poursuivait exactement les mêmes buts par les mêmes moyens.
Quelques citations d'Alice Bailey
Il est nécessaire de lire Alice Bailey dont les livres se trouvent facilement et gratuitement en PDF sur internet, afin de comprendre que ces théories sur l'évolution de l'humanité contrôlée par des hommes de la «hiérarchie» sont connexes avec des réflexions xénophobes et antisémites et avec une complaisance pour les grandes doctrines athées massacrantes du XXème siècle.
Citons un passage de Extériorisation de la hiérarchie (1957) sur Hitler, Staline et les autres dictateurs :
- Dans le second groupe d'idéologies changeantes et de réactions aux besoins de masse, vous trouverez la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Portugal ; toutes ces nations ont changé leur ancienne politique, leur forme de gouvernement et ont réagi progressivement et lentement à la force de Shamballa. Elles ont, néanmoins, réagi à cette force par l'intermédiaire de certaines grandes personnalités marquantes, qui étaient particulièrement sensibles à la volonté-de-pouvoir et à la volonté-de-changement. Elles ont (pendant ces 150 dernières années) modifié le caractère de la vie nationale et mis de façon croissante l'accent sur des valeurs humaines plus larges. Les hommes qui inspirèrent et commencèrent la révolution française ; le grand conquérant, Napoléon ; Bismarck, le créateur d'une nation ; Mussolini, qui a régénéré son peuple ; Hitler, qui a porté sur ses épaules un peuple en détresse ; Lénine, l'idéaliste, Staline et Franco sont tous des expressions de la force de Shamballa et de certaines énergies peu comprises. Ils ont opéré des changements significatifs à leur époque et pour leur génération ; ils ont modifié la face de l'Europe et, par contrecoup, affecté l'Asie ainsi que les attitudes conditionnant la vie et la ligne de conduite politique en Amérique.
Cela paraît assez explicite.
Dans un passage du Traité des sept rayons de Bailey, publié en 1960, mais écrit entre 1946 et 1949, soit après la deuxième Guerre Mondiale, Bailey s'en prend aux «juifs» dans toute une diatribe bien classique de IIIème Reich.
- Aujourd'hui ce sont les Juifs qui créent des troubles ; il est intéressant de noter que la principale source de controverse, des Polonais dans le passé, plus tard des Irlandais, et aujourd'hui des Juifs, est le territoire, ce qui met en évidence un sens des valeurs complètement faussé. En dernière analyse, il n'y a qu'un seul monde et qu'une seule humanité, et, plus tôt que vous ne le pensez, les frontières et les territoires ne signifieront pas grand-chose. La citoyenneté mondiale sera le seul facteur important.
- Les Juifs sont gouvernés par le troisième Rayon, celui d'Intelligence Active, énergie qui imprègne et gouverne la matière ou substance. Dans les années qui suivirent immédiatement la guerre, ils furent aussi dominés par l'illusion imposée par les dictateurs sionistes qui s'efforçaient (sans beaucoup de succès) d'être pour le peuple juif ce que Staline et son groupe, Hitler et son gang, ont été pour leur peuple. Ils ont agi selon les mêmes méthodes - terrorisme, refus d'informer, persécution des opposants, diffusion de prétentions fausses, pratique des pots de vin et corruption. Ils étaient et sont une minorité mais une minorité puissante car très riche et occupant des postes de pouvoir. Ils réclament un pays auquel ils n'ont strictement aucun droit, et qu'ils ont ignoré depuis deux mille ans. Leur attitude est peut-être l'action la plus agressive de notre ère, et elle marque un point culminant ; elle a provoqué une tension mondiale sérieuse, mais il pourrait s'en dégager un bien et, pour l'humanité, "un point d'émergence" pourrait être atteint. Leurs activités permettent de percevoir plus clairement le problème de l'agression. Très peu de territoires, aujourd'hui, sont en la possession de leurs premiers habitants, et si l'on rendait les territoires à leurs premiers habitants (ce qui n'est pas faisable), une situation impossible serait créée, tout aussi légitime que la position sioniste. Si on fait droit à leurs réclamations, (c'est ce qui a été fait) les sionistes devraient à leur tour comprendre que (si on en croit l'Ancien Testament) ils conquirent la Palestine à ses possesseurs originels, il y a environ trois mille ans, à la pointe de l'épée et par une agression sans provocation.
- Ce conflit que les sionistes ont précipité est fondamental et utile. Il constitue un test, étant basé sur une agression sur le plan physique, perpétrée avec une perturbation émotionnelle des plus violentes, et reposant sur des prémisses complètement illogiques. Le Juif a toujours été (s'il pouvait utilement s'en souvenir) le symbole de l'humanité - évoluant, cherchant, en mouvement, matérialiste, séparatif et cupide. Il est le symbole de la conscience de masse, présentant cette conscience sous une forme exagérée ; il est toujours à la recherche d'un foyer et c'est le vrai Fils Prodigue du Nouveau Testament.
- Assez curieusement, les Juifs n'ont jamais été une race combattante depuis la triste époque de la conquête des anciennes tribus de Palestine ; ils ont été repoussés et persécutés au cours des siècles, mais n'ont exercé d'autres représailles que de s'en aller - le Juif errant, cherchant un foyer, l'humanité errante disant toujours, "Il faut que je me lève et aille au Père." Le motif donné au Fils Prodigue dans l'Evangile est strictement matériel, et nous avons là un exemple frappant de la connaissance prophétique du Christ.
- Le peuple juif n'a pas seulement répudié le Messie (que sa race avait produit), mais il a oublié sa relation unique avec l'humanité ; il oublie que, dans le monde aujourd'hui, il existe des millions de personnes qui ont souffert comme il a souffert et que - par exemple - il y avait quatre-vingts pour cent d'autres personnes dans les camps de concentration de l'Europe et seulement vingt pour cent de Juifs. Le Juif, cependant, n'a lutté que pour lui-même et s'est désintéressé pour une large part des souffrances de ses compagnons de détention des camps de concentration.
- Si j'ai développé ainsi le conflit juif, c'est parce qu'il est le symbole de tous les conflits passés de l'histoire humaine, basés sur l'égoïsme universel et la convoitise de l'humanité non développée, et aussi parce que le critère crucial des nations et de l'Assemblée des Nations Unies gît dans les décisions qu'elle a prises ou qu'elle pourra prendre concernant la Palestine.
- Le critère, en ce qui concerne les nations, est leur empressement à donner refuge aux Juifs, et ce refuge aurait été offert si le morcellement de la Palestine avait été refusé. La mauvaise volonté des nations pour admettre les Juifs (bien que certaines aient volontairement fait cette offre) et en particulier le refus des Etats-Unis de les admettre, est séparatif, erroné et basé sur l'opportunisme politique. Le critère, en ce qui concerne les Nations Unies, consistait à voir si elles approuveraient le morcellement, perpétuant ainsi l'esprit d'agression et de convoitise territoriale, contre lequel les Forces de Lumière se sont dressées pendant la dernière guerre. Les Nations Unies ont déjà fait une erreur majeure, à l'origine, en admettant à leurs conseils la Russie - puissance totalitaire, comme l'Allemagne.
- Maintenant elles en ont fait une autre. Par leur première erreur, elles ont précipité dans les Nations Unies l'élément de conflit et l'esprit qui "impose fanatiquement", caractéristique de l'idéologie totalitaire ; dans le second cas, en approuvant le morcellement, elles perpétuent la technique ancienne consistant à prendre ce qui est convoité à ses légitimes possesseurs (par les armes s'il le faut). C'était une mise à l'épreuve pour les Etats-Unis, car ce sont les Juifs américains qui ont créé cette situation, avec relativement peu d'aide ou d'approbation de la part des Juifs d'autres nations. Les Etats-Unis, poussés par l'opportunisme, par le poids financier des sionistes, et par la position stratégique de la Palestine, ont jeté toute leur influence dans le conflit, du côté de l'agression et du vol de territoire. Ils auraient pu travailler pour le Principe d'Harmonie et laisser le temps et l'absence de séparativité des nations adapter et résoudre le problème juif.
- Je n'en dirai pas plus ; la nature symbolique de ce problème mondial fondamental et son importance dynamique pour l'humanité m'a conduit à ces développements. La décision concernant les Juifs est d'importance hiérarchique, à cause de la relation karmique entre le Christ et la race juive, du fait qu'elle l'a répudié en tant que Messie et continue de le répudier, et par la valeur d'interprétation du problème juif, en ce qui concerne l'humanité tout entière.
On voit dans ces deux citations comment les doctrines New Age peuvent justifier des systèmes totalitaires basés sur l'exclusion et la xénophobie. Dans ce bel exemple d'antisémitisme primaire, nous pouvons constater comment l'antisémitisme est fondu dans une partie des doctrines du New Age, recherchant «le bien de l'humanité», bien entendu.
Comme le fait remarquer Robert Hermann dans sa très bonne étude[2] sur le sujet, Bailey détourne systématiquement tout le vocabulaire de la théologie classique pour en ré-écrire le sens. Ainsi, sa vision de la spiritualité n'est pas, comme dans les autres religions, l'expression de l'amour sinon l'expression de la volonté des maîtres qui la contrôlent, expression tyrannique et inhumaine, vecteur de haine contre les non-initiés. Quand Bailey parle d'«amour», elle pervertit le concept d'une manière étonnante lui donnant le sens de «obéissance aveugle aux lois de l'évolution spirituelle pour le bien de tous».
Conclusion
A l'instar de sa grand inspiratrice Alice Bailey, Asimov nous livre avec Fondation une bien belle épopée racontant la mise en place du second Empire Galactique, et sublimant le plus doctrinaire de tous les systèmes totalitaires et les plus totalitaires de toutes les méthodes de manipulation.
Si le Mulet avait déjoué les plans de Seldon, nous pourrions dire qu'Asimov aurait introduit une réflexion contestataire dans cette représentation gnostique du monde. Mais, dans l'état actuel des choses, cette trilogie est une apologie de l'endoctrinement totalitaire à consonance gnostique et New Age.
Le simple fait que le lecteur soit positionné du côté des «bons» montre comme il est facile de manipuler, au travers de la fiction, des millions de lecteurs pour leur faire accepter la nécessité des concepts discriminants, oppressants et aliénants au nom de «la science» et de l'«évolution du progrès humain».
C'est avec des succès de librairie planétaires de ce genre que l'inconscient collectif peut se corrompre.
Notes et références
- Fondation, Fondation et Empire, Seconde Fondation, d'Isaac Asimov.
- Notes
- ↑ On pourra lire l'excellent article du Vatican sur le New Age, article qui pourrait montrer aux anticléricaux primaires que les idéologies de type gnostique peuvent être beaucoup plus dangereuses que les «religions» dont ils ont si peur.
- ↑ [A scientific analysis of the writings of Alice A. Bailey and their applications->http://www.serve.com/herrmann/bailey.htm] (en anglais).
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