Histoire XXIII

Un article de Caverne des 1001 nuits.

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— Monsieur, vous trouvez l'histoire XXII vulgaire. Pourquoi ?
— Pour une simple raison. Il est aisé, ainsi que relativement stérile, de critiquer les jeux télévisés.
— Vous pourriez développer ?
— Je trouve cette satyre parfaitement enfantine. En somme, un fanatique de films sanglants y trouverait son compte. Mais pas moi. Il n'y a rien derrière cette critique basse et sans objet. Quand on n'aime pas, on ne regarde pas. Remuer la lie, c'est déjà se plonger dedans. Et pour ce qui est de ce cas précis, le thème est si galvaudé que l'enjeu en est désespérément inexistant. Suivre son chemin en ignorant le reste est la meilleure des démarches à adopter.
— Mais, montrer les chose froidement, n'est-ce pas un moyen d'avertir ?
— Non. Et d'abord, puisque c'est moi l'écrivain et que vous commencez à me brouter, je vous coupe le sifflet.
— Voilà. Vous êtes un personnage détruit. Hors d'état de nuire. On ne vous voyait déjà pas, maintenant, on ne vous entend plus. Parce qu'en plus cela vous plaisait de poser des questions, hein ? De faire le malin ?
— Oui, vous me faites comprendre que je suis votre personnage, ou plutôt que vous êtes le mien et que je peux vous faire dire n'importe quoi. Oui, vous me direz, cela n'est pas nouveau...
— Quoi ? Que dites-vous ?
— Ca par exemple. Le narrateur, c'était moi ! Mais qu'est-ce que fait l'écrivain ? Je pressens qu'il cherche le conflit.
— Mais nous sommes des personnages libres...
— Oh ! C'est vous qui le dites. Avez-vous donc seulement un nom ?
— Je ne crois pas en l'idée du démiurge. La science est allée trop loin.
— Quelle idée reçue !
— Qui est-ce ?
— Oui, qui est-ce ?
— Je suis un troisième personnage.
— Et moi un quatrième.
— Non, c'est trop fort !
— Voyez, je peux créer des personnages comme je le souhaite.
— Mais vous n'êtes qu'un homme ! Un mégalomane ! Croyez-vous aussi créer le monde ?
— Vous pouvez le nier ?
— Mais il y a des règles...
— J'ai perdu mon chapeau. Excusez-moi.
— Le monde est cohérent.
— Toute folie est cohérente.
— Ah ! Ah ! Comme cet animal est amusant.
— Monsieur vous êtes un cuistre.


Après tout, ce ne sont que mes personnages.


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