X. Evolutionnisme et réincarnation
Un article de Caverne des 1001 nuits.
En effet, supposons que l'homme se réincarne après sa mort et que la suite de ces réincarnations le fasse "progresser" spirituellement. Dans ce genre de théories, la mort des individus peut donc être vue comme "bonne" dans la mesure où elle permet de se réincarner plus vite et donc de progresser plus vite vers la "perfection spirituelle". Si l'on ajoute l'ingrédient évolutionniste - très dangereux - fondé sur un discours sur l'évolution de "la race" ou "des races" vers quelque chose, il devient "bon" de détruire massivement les individus d'une race pour faciliter l'"évolution de la race". Ainsi, le schéma d'évolution de "la race" autour des réincarnations peut prétendre obéir au schéma de l'évolution spirituelle de l'humanité. Il suffit qu'une personne ait une révélation du "Grand Schéma de l'Evolution Spirituelle de l'Homme" pour qu'on commence à tuer les gens "pour leur bien et le bien de l'humanité".
Notons que cette théorie, qui est celle d'Alice Bailey, est compatible avec le nazisme...
Or, si l'on veut revenir dans la logique des choses, le problème de la réincarnation et du fait de subir aujourd'hui le poids de ses vies passées justifie l'irresponsabilité personnelle. En cela, Nietzsche, que je ne porte pourtant pas dans mon coeur, avait vu juste. En Inde, l'homme de basse caste ne peut changer de caste au cours de sa vie, mais seul son bon comportement peut lui permettre de se réincarner dans une meilleure caste - après la mort. Quid de l'homme des castes hautes ? Lui est-il permis de ne plus rien faire pour se perfectionner spirituellement ? Quelle vision matérialiste des choses...
Cette théorie "éthique" des réincarnations est assez pauvre, sémantiquement. Car, qu'il y ait mort ou non, une personne n'ayant jamais (dans aucune vie) travaillé sur elle ne changera pas de nature pour autant si sa nature est mauvaise, après une réincarnation.
Tout cela sent l'homme, les constructions grossières de l'homme, la manipulation et la volonté de pouvoir. Et les relents de ces théories évolutionnistes me mettent mal à l'aise.
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