A propos d'Hokuto No Ken

Un article de Caverne des 1001 nuits.

Image:Ken.gif

Je tiens à insister sur la grande portée philosophique du manga Hokuto no Ken et à ainsi contrer les attaques viles et mesquines de ceux qui n'y voient qu'un déchaînement de barbarie et de violence.

Ken, par le peu de mots qu'il prononce, par sa préoccupation de justice et de vengeance, est l'archétype du héros métaphysique en lutte contre le mal. Dans un monde totalement ravagé, il est le bras vengeur d'une certaine spiritualité et d'un retour au principe de défense des pauvres contre les barbares. Car, étant de loin supérieur aux autres en bestialité pure, il n'en a pas moins un coeur de moineau dans lequel transparaissent les sentiments d'un nouveau Christ.

Il a d'ailleurs avec Jésus d'autres points communs : les stigmates de ses sept cicatrices, des apôtres qui le suivent dans sa pacification du monde par l'éradication des mauvais très méchants, un chemin de croix qui va le mener à affronter l'essence de l'école Nando dans un duel sans merci. Il est vrai que Tetsuo Hara, afin de donner une variation sur la passion du Christ, a opté parfois pour des principes diamétralement opposés. Ainsi « tendre l'autre joue » devient chez Ken frapper plus fort que l'autre. Quel renouveau du mythe, quel profondeur dans la vision métaphysique de la bestialité inhérente à l'homme, quelle transcendance ébauchée chez cet être solitaire aux préoccupations très éloignées des autres hommes et à la sagesse de prophète.

Définitivement, je ne vois pas pourquoi les enfants de cinq ans ne pourraient voir Ken en train de faire exploser les têtes des méchants.