Aphorismes V

Un article de Caverne des 1001 nuits.

Derrière le terme de variations, on sous-entend souvent variation d’un seul paramètre. Lorsque le nombre de paramètres est de deux, la variation est vertigineuse. S’il atteint trois, elle peut être sublime.

Les variations sont le plaisir du connaisseur qui n’a pas terminé son investigation.

Les variations de l’interprétation sont parfois si infinitésimales qu’elles en sont merveilleuses.

Rares sont ceux qui peuvent changer leurs méthodes de travail.

Pour recevoir une interprétation, il faut la vivre autant que son auteur. Il est absurde, du point de vue de la logique, de nécessiter plusieurs écoutes pour saisir.

La jeunesse est l’état paroxysmique de l’aliénation. Aussitôt a-t-on rejeté l’éducation aliénante de ses parents que l’on se jette dans une succession d’aliénations plus intenses les unes que les autres.

Si Dieu était une entité douée d’ubiquité, il se nommerait globalité.

La jeunesse est l’expérience de l’aliénation volontaire.

Si la peinture tirait les leçons de son histoire, elle serait morte il y a un siècle.

L’histoire nous transmets des leçons que nous ne suivons pas, sûrs que nous sommes d’être dans des situations singulières.

Il est aisé de juger a priori.

On peut ressentir son corps comme l’enveloppe physique de son esprit ou comme la totalité de son être.

On réalise parfois combien nous sommes libres. Mais c’est souvent pour mieux s’aliéner.

La méfiance est un outil tranchant : il est utile comme hygiène mais dangereux comme doctrine.

Tous les principes sont quelque part faux.

Tous les principes sont quelque part vrais.

L’orage nous fascine parce qu’il nous ramène à la condition animale.

La présence des femmes tempère souvent la grossièreté des hommes. Mais que celles-ci les copient ; elles en deviennent hideuses.

Beaucoup d’actes sont des inepties logiques.

L’artiste a une fonction sociale dès lors qu’il représente le monde qui l’entoure.S’il sort de ce cadre, il entre en exil.

Chaque créateur connaît des affres qui sont le revers de sa pré-disposition.

Et si personne ne pouvait juger ?

Qui suis-je ? Bien malin qui peut répondre.

En philosophie, rien n’est définitif. Hormis les erreurs des philosophes du passé.

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