Quatrains d'al-Zeituni, Livre II, quatrains XI à XX

Un article de Caverne des 1001 nuits.

XI.
Je fais mon chemin dans Son sillon
Je bois la pulpe dans Son verre
Et me méfie des imposteurs qui prétendent
Avoir un coeur pur alors que je ne sens rien


XII.
J’ai tant de chemin à parcourir
Pour que mon coeur possède une once de Sa pureté
Zeitoun toi qui écris mais n’écris pas vraiment
Tâche de ne pas te prendre trop au sérieux


XIII.
Elle est comme une cascade d’eau vierge
La moindre impureté se reflète en Elle
Je polis le non moi au dedans
Pour que Son visage sublime s’y mire comme dans l’ondée


XIV.
Je ne suis point d’Orient ni d’Occident
Et je vénère la Lumière sur lumière
Je cours ivre et nu après le Bien-Aimé
Seule réalité et éternel Amour


XV.
J’arrivais et ne savais pas qui elle était
M’agenouillais et promettais et mendiais
Que n’avais-je trouvé Dieu et sa lumière
Pour me voir et la voir sans voiles ?


XVI.
Les traces d’avant sont en moi
Des traces qui ont modelé ma peur
Si j’hésite après avoir vu ces traces
Mon Bien-Aimé guide-moi


XVII.
Les mots ne te viennent plus comme avant
O Zeitoun peut-être deviens-tu sage !
Seul un maître peut enseigner et tu n’en es pas un
Tant de soi-disant maîtres ne savent rien d’eux ni de Lui


XVIII.
Derviche apprends donc à te taire
Critique-toi au lieu de critiquer les autres
Seul l’Amour est ton guide et ta raison d’être
Réserve tes louanges pour l’Echanson


XIX.
Je voudrais être un homme intermédiaire
Sensible aux effluves de l’alcool
Mais seul l’Amour m’enivre
Je n’ai nul choix hormis ce chemin


XX.
Sans exercice tout n’est que paroles
Sans expérience tout n’est que voiles
Je cesse de parler et fais
Pour qu’il se mire dans mon coeur


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