L'homme de Dieu, par Ibrahims Kone
Un article de Caverne des 1001 nuits.
- Il était majestueux et superbe dans sa tenue blanche
- Du haut de l’autel il parlait aux fidèles
- Le doigt pieusement levé vers le ciel
- Le chapelet pendu au cou, le coran serré contre la hanche
- Il leur parlait de l’enfer, du purgatoire et du châtiment
- Du coin de l’œil il observait la peur qui sévissait
- Sur les visages exsangues de la foule qui frémissait
- Satisfait, il étouffait sous ce chaleureux sentiment
- C’était un bel homme qui sans doute irait au paradis
- Sa barbe enduite de henné pendait jusqu’à la poitrine
- La blancheur de ses habits reflétait comme une vitrine
- La lumière vive du soleil qui aveuglait les plus hardis
- C’était un homme très proche de Dieu
- Une marque noire sur son front dégarnis
- Trahissait les nombreuses prières de jour et de nuit
- Et faisait de lui en ce lieu l’être le plus pieux
- « Je vous dis en vérité » disait- il
- « Dieu est très dur en châtiment et rancunier... »
- « Sauf pour moi bien sûr » pensait-il
- Puisque les offrandes affluaient dans le panier
- Son Dieu dont l’un des noms est pourtant miséricorde
- Prenait des allures d’un singulier solitaire
- Qui selon son humeur refuse ou accorde
- Le pardon d’un péché innocent ou volontaire.
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