O solde des comptes passés, par Anatole Swadock

Un article de Caverne des 1001 nuits.

O solde de mes comptes passés
As-tu retrouvé les aumônes ?
J'ai tant donné en charité
Mes phéromones


O solde des comtes passés
J'accumule encore en lice
Les chants de mes fleurs factices
Et les rumeurs des trépassés


O solde des comptes passés
Tu es enclin au positif
Malgré les vies malgré l'esquif
Des renaissances entourbées


O solde des comptes passés
Je chante encore tel Ulysse
Les vertus de ton avarice
Qui m'ont fait tel que je suis né


O solde des comptes passés
D'où vient le flux je ne sais pas
Il repart vite en Carabas
Me laissant seul éviscéré


O solde des comptes passés
Tu sonnes le glas des marchandages
De la boue qui jonche le passage
Des tubulures de mes orées


O solde des comptes passés
Je pleure seul cette récurrence
Dans des amas de larmes rances
Qui peuplent mes aubes délavées


O solde des comptes passés
Combien de fois serait-je ici
Devant la liste désossée
Comme une dinde qu'on a farcie


O solde des comptes passés
Dieu seul sait combien je tente
De faner mes karmas opiacés
Pour raccourcir un peu l'attente


O solde des comptes passés
Je t'en supplie remet au ciel
Le fruit de ces fleurs vermeilles
Témoignage de ma bonté


O solde des comptes passés
Tu es toujours en positif
Malgré mes cadeaux chétifs
Qui peuplent l'ombre oubliée


O solde des comptes passés
Je voudrais bien aller plus vite
Que les rouages qui m'habitent
De vaines et sombres pensées


O solde des comptes passés
Que l'entregel puise enfin
Les sentiments de mes catins
Dans tes lubanes enrouées


O solde des comptes passés
J'entonne le chant du grand Karma
Pour diverger aux apparats
Les ruines de ma loyauté


O solde des comptes passés
Combien de cycles dois-je compter
Combien de lunes écarlatées
Combien de ruines oubliées


O solde des comptes passés
Je joue encore les sentinelles
Des gains de dés dans mes gamelles
Au sein des forts des condamnés


O solde des comptes passés
Combien encore de ritournelles
De joueurs de flûtes dans les ruelles
Devrais-je à nouveau contempler


O solde des comptes passés
Je m'en finis pas de payer
Mes emprunts infinis de bohème
Qui décrémentent mon anathème


O solde des comptes passés
Quand donc le flux se tarira
Tu viendras avec la grande puja
Compter des poux à mes années


O solde des comptes passés
Je dois encore tant de rembourses
J'ai tant volé dedans les bourses
Des ésotéristes gelés


O solde des comptes passés
Je vis encore les mêmes grognes
Contre l'archétype autorité
Moi le pantin qui se renfrogne


O solde des comptes passés
J'ai un amour qui me renseigne
Sur les fruits du cœur qui saigne
Aux oraisons de tes camées


O solde des comptes passés
Tu chantes enfin le glas du cycle
Me ramenant à mon tricycle
De petit gamin apeuré


O solde des comptés passés
Je ferai mieux la fois prochaine
Je prendrai moins de bedaine
Je ferai la raie sur le côté


O solde des comptes passés
Tu t'envoles loin dessus le vent
Des vagues de l'air qui souvent
Traverse la nostalgie à gué


O solde des comptes passés
Reviens plus tard je voudrais bien
Finir les travaux démarrés
Mûrir en sage ou en crétin


O solde des comptes passés
Tu es épée de Damoclès
Tu mérites mon pied aux fesses
Mais Dieu t'a fait pour tout compter


O solde des comptes passés
J'engonce les faces de la loufoque
Quand dans les bras de mes breloques
Je m'affale à terre défoncé


O solde des comptes passés
La lune verte s'enquiert les loutres
Qui ont gratouillé les poutres
Des ruines miennes que j'ai lustrées


O compte des soldes passés
Un jour viendra où tu seras nul
Un babillage d'opercule
Sur une feuille effacée


O compte des soldes passés
Je t'embrasserai goobye
Avec tout mon cœur dégrevé
Des voix en moi qui me raillent


O compte des soldes passés
Chante-moi encore une berceuse
Du temps des vallées de Chevreuse
Que sur mes astres j'avais gravées


O compte des soldes passés
Ne m'oublie pas dans ta gouverne
Les pas de tes os dans la taverne
Cliquetambouillent comme des graviers


O compte des soldes passés
Une fois le solde mis à nul
Je rejoindrais le grand fossé
Des flatulents animalcules


En attendant je te salue
Ton ardoise est toujours bienvenue
Quand tu me montres dépité
Le compte des soldes passés




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