Quatrains d'al-Zeituni, Livre III, quatrains XXI à XXXIII

Un article de Caverne des 1001 nuits.

XXI.
Sans le mal, je ne pourrais être bon
Sans l’obscurité de l’Esprit, la lumière du Bien-Aimé ne pourrait me toucher
Tout en moi est intention et action, perfectionnement
Car c’est mon devoir que de choisir bien pour aller vers Lui


XXII.
O combien Sa puissance est grande
Combien est grand le plaisir de vivre sous Son aile
Combien chaque lumière envoyée de Lui est louable
J’aime mon Bien-Aimé plus que tous les trésors


XXIII.
Les créatures qui ont une opinion croient que c’est la vérité
Celles qui pensent trop méprisent le ressenti
Celles qui ressentent confondent souvent présent et passé
Que de chemins de certitudes pour s’égarer !


XXIV.
O Bien-Aimé, combien sont subtils tes stratagèmes !
Tes filets emprisonnent les égarés
Et ils emprisonnent ceux qui refusent d’être Tes égarés
Seule Tes lumières d’Amour nous libèrent de tels pièges


XXV.
Zeitoun, arrange-toi pour faire le bien
Aligne-toi sur la substance des noms du Bien-Aimé
Quand tu accomplis quelque chose, prie et remercie
Tu ne fais rien toi-même ni n’arrive à rien sans Son aide


XXVI.
O Verbe guérisseur et créateur
Tu es aussi Verbe qui blesse et qui détruit
Fasse que l’Amour entre dans mes mots afin qu’ils guérissent
Les âmes bonnes qui ont trop longtemps souffert


XXVII.
Combien est grande la puissance et la contrainte du Bien-Aimé !
Si forte que les aveugles croient qu’ils voient
Si forte que les muets voudraient t’apprendre à parler
Crains le Très-Haut et soit humble si tu vois et parles


XXVIII.
Zeitoun, tu te découvres chaque jour de si lourds péchés
Certains sont si anciens qu’ils avaient fui en toi
D’autres sont récents mais tu ne pouvais les voir
Avant de retourner à la poussière, repens-toi !


XXIX.
Zeitoun, vois ces frères humains se déchirer
Ils ont oublié qu’ils étaient frères, rongés par leur ego
Ils sont des êtres incomplets, polarisés, des caricatures
Les reflets les uns des autres, toi tu es à côté


XXX.
Je me disais chercheur mais cherchais-je vraiment ?
Je me disais érudit mais que savais-je au juste ?
Les sages se taisent car leurs vérités sont trop dures à entendre
Pour les oreilles bouchées des passionnés de leur nafs


XXXI.
En moi brille un diamant, le dikhr
En moi n’est qu’une soumission, la soumission au Bien-Aimé
Avant de rejoindre l’autre monde, avant que ma glaise ne devienne poussière
Je veux crier dans le silence ma Joie et mon Amour


XXXII.
Ils construisent des modèles où tous les hommes sont identiques
Mais Dieu a fait les hommes différents
C’est du malheur de vouloir entrer ou faire entrer dans un modèle
Que viennent la mécréance et l’oubli de l’Amour


XXXIII.
Allâh, Toi le Créateur de toutes choses, Toi le Juste
Fasse que ces mots soient un dikhr aux diverses stations
Egrené sur le rythme de mon Amour pour Toi
Et de ma petitesse comblée de Tes bienfaits !


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